
L’Hôtel de Launay : au 22, rue Dussoubs 75002 Paris, un Témoignage d’Histoire et de Raffinement
Un Receveur Général des Finances au XVIIe Siècle
Niché au fond d’une cour, l’Hôtel de Launay fut édifié à la toute fin du XVIIe siècle pour René II Aubry (1637-1715). Sa carrière dans l’administration des finances royales et ses alliances stratégiques lui permirent d’accéder à la noblesse. Receveur général des finances de Caen (1664-1666), il acquit ensuite la même charge à Rouen, qu’il conserva jusqu’en 1704. En 1671, il acheta également une charge de Conseiller du Roi, gage de prestige et de reconnaissance sociale. Ses liens avec d’autres figures influentes des finances royales consolidèrent son ascension. À sa mort, sa fortune fut partagée entre ses cinq enfants.
L’Influence du Gouverneur de la Bastille
Sa fille, Charlotte Renée Aubry d’Armanville, apporta vraisemblablement l’hôtel en dot à son époux, René Jourdan de Launay (1673-1749), seigneur de la Bretonnière et gouverneur de la Bastille. C’est ainsi que l’hôtel prit son nom. Leur fils, Bernard-René Jourdan de Launay (1740-1789), eut un destin tragique : gouverneur de la Bastille lors de la Révolution, il fut lynché par la foule le 14 juillet 1789. Sa tête, exhibée dans les rues de Paris, fit de lui l’une des premières victimes de l’insurrection.
Une Architecture d’Une Grande Élégance
L’hôtel de Launay se distingue par sa façade raffinée, bien que surélevée ultérieurement. Aux extrémités, de hautes arcades embrassent le sous-sol semi-enterré et le rez-de-chaussée, ornées de mascarons. Des refends structurent la façade du rez-de-chaussée ainsi que les angles de l’étage. La travée centrale, d’un grand raffinement, se démarque par son léger retrait et son élégante façade curviligne reliant les travées latérales.
Deux ordres architecturaux s’y superposent :
- Au rez-de-chaussée, l’entrée est encadrée de colonnes doriques et surmontée d’une frise de métopes ornées de motifs végétaux et de triglyphes.
- À l’étage, la baie est flanquée de pilastres ioniques et couronnée d’une frise végétale.
L’hôtel s’articule autour d’une aile perpendiculaire, rattachée à un bâtiment sur rue édifié vers 1830. Le perron mène à un vestibule ouvrant sur un majestueux escalier à vide central, agrémenté d’une superbe rampe en fer forgé.
Une Architecture d’Une Grande Élégance
Aujourd’hui divisé en appartements et fermé par un digicode, l’hôtel de Launay demeure inaccessible au public, conservant jalousement son histoire et son charme intemporel.
Néanmoins, les clients du Hammam-Spa O’Kari et du Studio photo Le BeauKal ont la chance de traverser la cour pavée et d’admirer la magnifique façade. De nombreux éléments de cet hôtel particulier sont aujourd’hui inscrits à l’ISMH.

Christian de Brosses est un photographe portraitiste parisien, né en 1962. Après vingt ans de collaboration avec Paris-Match, où il a réalisé des reportages et des portraits de célébrités, il a fondé en 2005 son propre studio, « Le BeauKal« , situé au 22 rue de Dussoubs dans le 2ᵉ arrondissement de Paris.
Dans ce cadre, il propose des séances de portraits classiques et créatifs, mettant en valeur l’unicité de chaque individu.
Sa démarche artistique est présentée sur ce site : christiandebrosses.com
Pour découvrir davantage son travail et son approche, vous pouvez consulter son site web officiel.
Pour une présentation plus personnelle de son parcours, voici une vidéo où il partage ses débuts chez Paris-Match :